2014–2019 : Rétrospective d’un débutant
Publié : jeu. 31 oct. 2019 22:25
Prémices en 2013 …
Mon tout premier contact avec le monde du side-car aura eu lieu en spectateur d’une course de côte dans les Vosges, et la rencontre avec deux motards lorrains venus également y assister : l’un d'eux roulant en Hayabusa attelée à un Cocoon. Un certain Cyril, alias Maître Coach. Qui n’imaginait (peut-être) pas encore à ce moment là la création des fameux Paniers Lorrains.
Le second s’y était rendu en GTS Comète, un certain Yannick, alias Le Taz Man. C’est d’ailleurs lui qui me donna RDV un soir de semaines suivantes afin de m’initier rapidement à la conduite d’un side sur un parking puis en circulation.
Et c’est en octobre que je réalise mes premiers tours de roues plus aboutis lors d’un stage Iniside au Mans, où le hasard de la vie me fit rencontrer deux Daniel tous deux également présents sur ce forum par la suite :
- le premier, un voyageur au long cours et grand passionné de deux-roues mais aussi de l’évasion qu’ils représentent. Un certain Tarmokeuf dont la plume joliment affutée arrive à nous faire partager ses périples au travers des mots bien choisis.
- le second, un vieux singe, mon passager lors du stage, à qui j’aurais réussi à donner quelques sueurs froides . Beaucoup d’admiration pour ce vrai parisien, amoureux de son quartier et de son histoire, qui décida de s’initier à la conduite de ces engins « anti-mécaniques » (sic !) à l’âge de 73ans.
J’ai une pensée émue pour celui qui nous a quitté depuis …
2014: la réelle entrée en matière
Les deniers sont mis de côté, je sais ce que je veux, mais manque de réactivité et éloignement obligent, toutes les occasions intéressantes me passent sous le nez : une Diversion – EML GT2001, une Seven-Fifty, un GPZ1100-Naja, une Pan 1100 Héchard, …
Les seuls abordables et proches de chez moi sont les Kyrnos, mais suite à un mauvais feeling avec la roue directrice de plusieurs attelages, je préférais rester sur une roue fixe. Dois-je y voir là un compromis à trouver ?
L’été et les beaux jours sont là. Je pars rejoindre des copains en août avec ma compagne et mon chien … en voiture.
Yves, un side-cariste du forum habitant à Pau et ayant suivi mes pérégrinations m’indique qu’il fait actuellement atteler sa nouvelle machine chez un artisan lorrain, et pourrait de fait me laisser son attelage actuel lorsqu’il ira chercher le nouveau. Quelques mails et photos plus tard, j’accepte son offre sans même avoir vu l’attelage : une 900 Diversion attelée à un Produc-Side Senior. Mais la lenteur administrative française en terme d’homologation étant toujours ce qu’elle est, c’est seulement en octobre que je récupèrerai la machine.
L’Alsace pour tout changement
J’estime vraiment avoir passé un cap dans ma vie de motard dès le lendemain.
C’est inédit. Je vais pour la première fois partir en road-trip de quelques centaines de kilomètres avec ma copine, mais cette fois-ci aussi notre adorable croisé rottweiler.
Les journées d’automne sont belles et douces en journée, et c’est au soleil couchant et le long d’océans dorés que nous mettons le cap loin des grandes villes vers les contrées reculées d’Alsace. La nuit tombe vite, les températures également. Nous empruntons quelques derniers cols de nuit, et comme pour beaucoup de débutants, les premiers trajets sont souvent épuisants en terme de concentration et douloureux pour les épaules. Ce n’est que le dernier jour que je parviendrai à gérer l’inertie du panier, ce qui me fera paraître le retour d’une facilité déconcertante comparé à quelques jours plus tôt.
Voyager en side-car est différent. Les kilomètres s’apprécient plus sereinement avec la possibilité de croiser le regard de sa passagère et sans craindre pour son permis. Même à basse vitesse il y a toujours quelque chose à faire dans la conduite d’un side. Pas besoin de se risquer à des vitesses prohibitives pour avoir cette satisfaction, voire ce sentiment de quasi-plénitude qu’on peut ressentir au retour d’une journée de balade.
Morvan, Pyrénées et Baie de Somme
Le premier hiver est abordé timidement. Au printemps nous remettons le couvert mais cette fois-ci vers une région qui nous est inconnue : la Picardie et sa baie de Somme.
Puis l’été arrivant, c’est dans le Morvan que j’écumerai les routes par des températures caniculaires, ce qui nous permettra de trouver plus d’une crique où se baigner dans la région des Settons.
Nul besoin d’indiquer que mon side est utilisé ensuite quasi au quotidien et se substitue à ma voiture ou même la moto autant que possible.
Ainsi, un nouvel hiver arrive, et la tentation de rouler sur la neige, présente régulièrement dans le Nord-Est, est forte. Les premiers essais sont concluants sur routes saupoudrées de blanc, mais dès leur opacification, force est de constater que les pneus neige deviennent obligatoires tout comme en voiture.
Toujours en quête de nouveaux horizons, nous descendrons en 2016 vers les Pyrénées en passant par le Forez, les Cévennes, et retour par le Médoc. Un périple toujours avec notre chien de près de 3500km. L’occasion aussi de retomber sur Tarmokeuf avec qui nous sommes restés en contact via les réseaux sociaux.
Création d’un MC familial et première hivernale
Tout juste rentrés de cette diagonale vers le Sud-Ouest, des copains side-caristes du Nord-Est nous invitent à la base de loisirs de la Madine. Sur place, lors d’un pique-nique au bord du lac, ils nous annonceront la création d’un MC orienté familles et side-cars (mais pas que !), et dans la foulée, relaient l’ouverture des inscriptions à un rallye hivernal.
Les copains insistent pour que je les accompagne, mais je n’en mène pas large à l’idée de rouler d’une part en moto dans des cols enneigés, mais surtout de traverser la France en plein hiver.
J’équipe la moto en conséquences : poignées chauffantes, manchons, et bien évidemment pneus neige.
Et c’est un matin de février vers 5H30 sous une pluie battante et ininterrompue que je fais route vers les Alpes par quelques degrés au mieux de la journée seulement. Un trajet aussi désagréable que ce que j’aurais pu imaginer.
En revanche sur place, une neige abondante nous attend dès quelques centaines de mètres d’altitude, de quoi parfaire un week-end à l’ambiance chaleureuse.
B-B-B : Belgique, Beauceron et Bretagne
À l’été 2017, nos vacances estivales se feront tels des locaux de l’étape avec la visite d’Amsterdam et la Wallonie à deux pas de la maison, où nous rencontrerons un ô combien sympathique Luc, alias Pipette sur ce forum.
Outre le side-car, si nous avons bien un point commun, c’est d’avoir un quadrupéde nous accompagnant pour les balades.
Pour réaliser notre itinéraire, l’idée de base était pour Audrey ma compagne de faire une « route de la bière », en passant par toutes les brasseries et monastères de renom. Une idée comme une autre !
Mais notre Tyson, si les trajets en side-car semble à chaque fois l’éveiller, regardant tout ce qu’il se passe oreilles dressées et yeux écarquillés, s’encroûte à l’aube de ses 12 ans.
La décision, risquée, était prise de lui trouver de la compagnie à 4 pattes pour ne pas qu’il s’isole avec la vieillesse.
Une amie partage justement un post sur Facebook d’un cas en urgence d’adoption, en l’occurrence une femelle croisée beauceron de 12 ans comme lui.
Elle avait passé 9 ans de sa vie en refuge, avait de fait tout à apprendre de la vie de famille, et occupe désormais bien les journées de notre mâle. Bon sang ces nanas …
Ceci compromettait cependant grandement les balades en side-car.
Sauf que contre toute attente, voyant Tyson partir en moto un matin, notre femelle nous fait ce qui s’apparentait à une crise de jalousie. Dans le doute, nous faisons un essai : bingo, ça fonctionne à merveilles.
Et c’est ainsi qu’en 2018 nous parcourrons près de 3000km entre la Moselle et le Finistère, ma compagne pour la première fois derrière moi, et nos deux chiens de taille moyenne installés bien confortablement dans le panier.
Autant dire que nous ne passions pas inaperçus. Sur l’autoroute, plusieurs automobilistes retardaient leur dépassement et restaient à notre hauteur pour nous prendre en photo. Un petit coucou de la main et - ! Clic ! -une photo.
C’est dans le Finistère que nous rencontrerons un autre side-cariste du forum passionné de bécanes et des 3 roues, roulant à ce moment là en XJR – Boxer : Mike !
Clap de fin ?
2019 sera pour nous l’année d’un nouveau changement de taille : l’arrivée d’une petite Élise.
Le side continue de tourner au quotidien, un peu plus rarement pour des sorties, parfois pour un Jumbo, mais pas pour des vacances cette année.
Nos deux chiens ont 14 ans chacun et toujours la forme. Et avec un enfant en bas-âge, difficile d’imaginer des trajets dans l’immédiat.
Au bout de 5 ans, la Diversion est aux portes des 200.000 km.
Est-ce la symbolique du nombre ? Le changement familial ?
Toujours est-il qu’envisager de changer de monture commence à me trotter dans la tête. Voire arrêter le side-car pour un temps …
Conclusion
Mais même si je devais me retirer de ce microcosme prochainement, je jette un œil sur ces quelques années passées sur 3 roues avec un sentiment de satisfaction : le monde du side est similaire au monde motard, mais en mieux sur nombre de points.
J’ai vécu des trajets mémorables, nombre de rencontres souvent imprévues grâce à l’image sympathique que ces véhicules nous octroient, des petites aventures à la journée ou sur plus d’une semaine comme il n’aurait pas été possible de le faire en bécane classique, mais aussi retrouvé cet « esprit motard » de plus en plus inexistant chez les motards solo.
Évidemment, l’un ou l’autre véhiculera toujours de pseudos-aspects négatifs de ces engins, comme le fait que nous sommes moins libres et nous retrouvons coincés au moindre bouchon : que dire lorsqu’ils se retrouvent englués dans leur Clio dès que Madame leur demande de faire quelques courses ou qu’il faut emmener les gosses à l’école ?
Ou que nos sides sont peu polyvalents et casse-gueule à la conduite : que dire de leurs bécanes parquées l’hiver durant pendant que nous continuons à rouler bien stables sur nos 3 roues ?
Ou que mécaniquement parlant une moto attelée a une durée de vie inférieure par rapport aux solos : que dire de ma Diversion réalisant prochainement un second tour de compteur avec embrayage d’origine et un entretien classique là où les 3 / 4 des motards actuels ont la mentalité de la moto jetable, en changeant toutes les quelques années malgré le peu de kilomètres parcourus et mettant automatiquement au rebus une bécane passés les 60 ou 70.000 km ?
Que question look une moto solo est bien plus jolie : que dire de leurs mines bouffies souffrant de la chaleur lorsqu’on fait une pause en plein cagnard, que je me mets à l’aise avec vêtements de rechange et laissant l’équipement complet dans mon coffre pendant qu’ils sont obligés de trimbaler leur combi complète à chaque arrêt ?
Des critères étant dans l’œil de celui qui regarde, probablement.
Pour ma part j’ai découvert grâce au side-car ce que j’imaginais du monde motard depuis que je suis ado, et même si je ne renierai jamais mon solo, je ne peux que remercier ce monde du trois-roues d’exister.
Merci à tous d’être comme vous êtes, continuez de faire vivre cette passion et les rapports humains qu’elle permet d’entretenir.
Jeremy
Mon tout premier contact avec le monde du side-car aura eu lieu en spectateur d’une course de côte dans les Vosges, et la rencontre avec deux motards lorrains venus également y assister : l’un d'eux roulant en Hayabusa attelée à un Cocoon. Un certain Cyril, alias Maître Coach. Qui n’imaginait (peut-être) pas encore à ce moment là la création des fameux Paniers Lorrains.
Le second s’y était rendu en GTS Comète, un certain Yannick, alias Le Taz Man. C’est d’ailleurs lui qui me donna RDV un soir de semaines suivantes afin de m’initier rapidement à la conduite d’un side sur un parking puis en circulation.
Et c’est en octobre que je réalise mes premiers tours de roues plus aboutis lors d’un stage Iniside au Mans, où le hasard de la vie me fit rencontrer deux Daniel tous deux également présents sur ce forum par la suite :
- le premier, un voyageur au long cours et grand passionné de deux-roues mais aussi de l’évasion qu’ils représentent. Un certain Tarmokeuf dont la plume joliment affutée arrive à nous faire partager ses périples au travers des mots bien choisis.
- le second, un vieux singe, mon passager lors du stage, à qui j’aurais réussi à donner quelques sueurs froides . Beaucoup d’admiration pour ce vrai parisien, amoureux de son quartier et de son histoire, qui décida de s’initier à la conduite de ces engins « anti-mécaniques » (sic !) à l’âge de 73ans.
J’ai une pensée émue pour celui qui nous a quitté depuis …
2014: la réelle entrée en matière
Les deniers sont mis de côté, je sais ce que je veux, mais manque de réactivité et éloignement obligent, toutes les occasions intéressantes me passent sous le nez : une Diversion – EML GT2001, une Seven-Fifty, un GPZ1100-Naja, une Pan 1100 Héchard, …
Les seuls abordables et proches de chez moi sont les Kyrnos, mais suite à un mauvais feeling avec la roue directrice de plusieurs attelages, je préférais rester sur une roue fixe. Dois-je y voir là un compromis à trouver ?
L’été et les beaux jours sont là. Je pars rejoindre des copains en août avec ma compagne et mon chien … en voiture.
Yves, un side-cariste du forum habitant à Pau et ayant suivi mes pérégrinations m’indique qu’il fait actuellement atteler sa nouvelle machine chez un artisan lorrain, et pourrait de fait me laisser son attelage actuel lorsqu’il ira chercher le nouveau. Quelques mails et photos plus tard, j’accepte son offre sans même avoir vu l’attelage : une 900 Diversion attelée à un Produc-Side Senior. Mais la lenteur administrative française en terme d’homologation étant toujours ce qu’elle est, c’est seulement en octobre que je récupèrerai la machine.
L’Alsace pour tout changement
J’estime vraiment avoir passé un cap dans ma vie de motard dès le lendemain.
C’est inédit. Je vais pour la première fois partir en road-trip de quelques centaines de kilomètres avec ma copine, mais cette fois-ci aussi notre adorable croisé rottweiler.
Les journées d’automne sont belles et douces en journée, et c’est au soleil couchant et le long d’océans dorés que nous mettons le cap loin des grandes villes vers les contrées reculées d’Alsace. La nuit tombe vite, les températures également. Nous empruntons quelques derniers cols de nuit, et comme pour beaucoup de débutants, les premiers trajets sont souvent épuisants en terme de concentration et douloureux pour les épaules. Ce n’est que le dernier jour que je parviendrai à gérer l’inertie du panier, ce qui me fera paraître le retour d’une facilité déconcertante comparé à quelques jours plus tôt.
Voyager en side-car est différent. Les kilomètres s’apprécient plus sereinement avec la possibilité de croiser le regard de sa passagère et sans craindre pour son permis. Même à basse vitesse il y a toujours quelque chose à faire dans la conduite d’un side. Pas besoin de se risquer à des vitesses prohibitives pour avoir cette satisfaction, voire ce sentiment de quasi-plénitude qu’on peut ressentir au retour d’une journée de balade.
Morvan, Pyrénées et Baie de Somme
Le premier hiver est abordé timidement. Au printemps nous remettons le couvert mais cette fois-ci vers une région qui nous est inconnue : la Picardie et sa baie de Somme.
Puis l’été arrivant, c’est dans le Morvan que j’écumerai les routes par des températures caniculaires, ce qui nous permettra de trouver plus d’une crique où se baigner dans la région des Settons.
Nul besoin d’indiquer que mon side est utilisé ensuite quasi au quotidien et se substitue à ma voiture ou même la moto autant que possible.
Ainsi, un nouvel hiver arrive, et la tentation de rouler sur la neige, présente régulièrement dans le Nord-Est, est forte. Les premiers essais sont concluants sur routes saupoudrées de blanc, mais dès leur opacification, force est de constater que les pneus neige deviennent obligatoires tout comme en voiture.
Toujours en quête de nouveaux horizons, nous descendrons en 2016 vers les Pyrénées en passant par le Forez, les Cévennes, et retour par le Médoc. Un périple toujours avec notre chien de près de 3500km. L’occasion aussi de retomber sur Tarmokeuf avec qui nous sommes restés en contact via les réseaux sociaux.
Création d’un MC familial et première hivernale
Tout juste rentrés de cette diagonale vers le Sud-Ouest, des copains side-caristes du Nord-Est nous invitent à la base de loisirs de la Madine. Sur place, lors d’un pique-nique au bord du lac, ils nous annonceront la création d’un MC orienté familles et side-cars (mais pas que !), et dans la foulée, relaient l’ouverture des inscriptions à un rallye hivernal.
Les copains insistent pour que je les accompagne, mais je n’en mène pas large à l’idée de rouler d’une part en moto dans des cols enneigés, mais surtout de traverser la France en plein hiver.
J’équipe la moto en conséquences : poignées chauffantes, manchons, et bien évidemment pneus neige.
Et c’est un matin de février vers 5H30 sous une pluie battante et ininterrompue que je fais route vers les Alpes par quelques degrés au mieux de la journée seulement. Un trajet aussi désagréable que ce que j’aurais pu imaginer.
En revanche sur place, une neige abondante nous attend dès quelques centaines de mètres d’altitude, de quoi parfaire un week-end à l’ambiance chaleureuse.
B-B-B : Belgique, Beauceron et Bretagne
À l’été 2017, nos vacances estivales se feront tels des locaux de l’étape avec la visite d’Amsterdam et la Wallonie à deux pas de la maison, où nous rencontrerons un ô combien sympathique Luc, alias Pipette sur ce forum.
Outre le side-car, si nous avons bien un point commun, c’est d’avoir un quadrupéde nous accompagnant pour les balades.
Pour réaliser notre itinéraire, l’idée de base était pour Audrey ma compagne de faire une « route de la bière », en passant par toutes les brasseries et monastères de renom. Une idée comme une autre !
Mais notre Tyson, si les trajets en side-car semble à chaque fois l’éveiller, regardant tout ce qu’il se passe oreilles dressées et yeux écarquillés, s’encroûte à l’aube de ses 12 ans.
La décision, risquée, était prise de lui trouver de la compagnie à 4 pattes pour ne pas qu’il s’isole avec la vieillesse.
Une amie partage justement un post sur Facebook d’un cas en urgence d’adoption, en l’occurrence une femelle croisée beauceron de 12 ans comme lui.
Elle avait passé 9 ans de sa vie en refuge, avait de fait tout à apprendre de la vie de famille, et occupe désormais bien les journées de notre mâle. Bon sang ces nanas …
Ceci compromettait cependant grandement les balades en side-car.
Sauf que contre toute attente, voyant Tyson partir en moto un matin, notre femelle nous fait ce qui s’apparentait à une crise de jalousie. Dans le doute, nous faisons un essai : bingo, ça fonctionne à merveilles.
Et c’est ainsi qu’en 2018 nous parcourrons près de 3000km entre la Moselle et le Finistère, ma compagne pour la première fois derrière moi, et nos deux chiens de taille moyenne installés bien confortablement dans le panier.
Autant dire que nous ne passions pas inaperçus. Sur l’autoroute, plusieurs automobilistes retardaient leur dépassement et restaient à notre hauteur pour nous prendre en photo. Un petit coucou de la main et - ! Clic ! -une photo.
C’est dans le Finistère que nous rencontrerons un autre side-cariste du forum passionné de bécanes et des 3 roues, roulant à ce moment là en XJR – Boxer : Mike !
Clap de fin ?
2019 sera pour nous l’année d’un nouveau changement de taille : l’arrivée d’une petite Élise.
Le side continue de tourner au quotidien, un peu plus rarement pour des sorties, parfois pour un Jumbo, mais pas pour des vacances cette année.
Nos deux chiens ont 14 ans chacun et toujours la forme. Et avec un enfant en bas-âge, difficile d’imaginer des trajets dans l’immédiat.
Au bout de 5 ans, la Diversion est aux portes des 200.000 km.
Est-ce la symbolique du nombre ? Le changement familial ?
Toujours est-il qu’envisager de changer de monture commence à me trotter dans la tête. Voire arrêter le side-car pour un temps …
Conclusion
Mais même si je devais me retirer de ce microcosme prochainement, je jette un œil sur ces quelques années passées sur 3 roues avec un sentiment de satisfaction : le monde du side est similaire au monde motard, mais en mieux sur nombre de points.
J’ai vécu des trajets mémorables, nombre de rencontres souvent imprévues grâce à l’image sympathique que ces véhicules nous octroient, des petites aventures à la journée ou sur plus d’une semaine comme il n’aurait pas été possible de le faire en bécane classique, mais aussi retrouvé cet « esprit motard » de plus en plus inexistant chez les motards solo.
Évidemment, l’un ou l’autre véhiculera toujours de pseudos-aspects négatifs de ces engins, comme le fait que nous sommes moins libres et nous retrouvons coincés au moindre bouchon : que dire lorsqu’ils se retrouvent englués dans leur Clio dès que Madame leur demande de faire quelques courses ou qu’il faut emmener les gosses à l’école ?
Ou que nos sides sont peu polyvalents et casse-gueule à la conduite : que dire de leurs bécanes parquées l’hiver durant pendant que nous continuons à rouler bien stables sur nos 3 roues ?
Ou que mécaniquement parlant une moto attelée a une durée de vie inférieure par rapport aux solos : que dire de ma Diversion réalisant prochainement un second tour de compteur avec embrayage d’origine et un entretien classique là où les 3 / 4 des motards actuels ont la mentalité de la moto jetable, en changeant toutes les quelques années malgré le peu de kilomètres parcourus et mettant automatiquement au rebus une bécane passés les 60 ou 70.000 km ?
Que question look une moto solo est bien plus jolie : que dire de leurs mines bouffies souffrant de la chaleur lorsqu’on fait une pause en plein cagnard, que je me mets à l’aise avec vêtements de rechange et laissant l’équipement complet dans mon coffre pendant qu’ils sont obligés de trimbaler leur combi complète à chaque arrêt ?
Des critères étant dans l’œil de celui qui regarde, probablement.
Pour ma part j’ai découvert grâce au side-car ce que j’imaginais du monde motard depuis que je suis ado, et même si je ne renierai jamais mon solo, je ne peux que remercier ce monde du trois-roues d’exister.
Merci à tous d’être comme vous êtes, continuez de faire vivre cette passion et les rapports humains qu’elle permet d’entretenir.
Jeremy